Depuis quelques temps, recruter des talents de qualité représente une difficulté pour les entreprises. Alors que les projets de recrutement sont en plein boom, on assiste à une explosion record des difficultés de recrutement. Au sein des entreprises, on anticipe même les embauches pour éviter de se retrouver dans le besoin. Selon un baromètre Pôle emploi sur les besoins en main d’oeuvre, la part de recrutement jugés difficiles est en hausse en 2019 avec 50,1% contre 44,4% en 2018. Le problème pour certaines entreprises c’est que la difficulté de recruter amène parfois à un ralentissement de l’activité.
Pourquoi une pénurie de talents a atteint le marché du travail français ?
Les raisons de cette pénurie sont multiples et variées. On peut citer :
- les raisons techniques comme le manque de compétences spécialisées ou l’attractivité relativement basse de certains profils. En effet, la qualification des candidats pour certains postes est un élément clé pour l’embauche. Il ne faut donc pas tant pointer la pénurie de candidat.
- les raisons historiques/socio-culturelles parmi lesquelles on retrouve la valorisation des formations universitaires. En effet, pendant des décennies, la préconisation générale allait en faveur de longues études au détriment des secteurs qualifiés de plus techniques comme l’Industrie et le BTP. À tel point que des difficultés de recrutement ont commencé à émerger dans des domaines comme la construction, l’électronique ou encore l’automobile.
- lesraisons techniques et pratiques comme le manque de structure formatrice. Les technologies sont en constante évolution. De fait, une grande partie des métiers émergent avec le besoin que ces technologies demandent. Selon Vanessa Petzl, responsable d’agence Lynx RH Paris Ouest, la pénurie des profils IT ne touche plus seulement le digital mais de plus en plus l’infrastructure, ce qui engendre un nombre croissant de postes vacants. Le candidat IT reçoit de nombreuses demandes et passe en général deux entretiens par jour. Il n’est donc pas rare que celui-ci reçoive cinq propositions de postes en l’espace d’une semaine. Mais bien que ces profils soient très recherchés, certains d’entre-eux n’ont pas nécessairement le niveau requis par les entreprises en besoin. En cause, le manque de formation qui les prive de certaines opportunités.
Mais il est important de rappeler que la pénurie des talents ne concernent pas que les secteurs de l’informatique ou du BTP. Certains secteurs du tertiaire comme la comptabilité et l’immobilier sont touchés par la pénurie. Les professionnels du médical, para-médical et ceux des services à la personne figurent également sur la liste des métiers les plus recherchent.
Quelles sont les alternatives des entreprises qui rencontrent des difficultés de recrutement ?
Pour remédier aux tensions présentes sur le marché du travail français, les entreprises ont recours à divers stratégies pour recruter le candidat adéquat.
- La formation : l’apprentissage est de plus en plus plébiscité. On peut tester les compétences de son candidat tout en le formant aux outils et techniques de l’entreprise.
- L’optimisation du processus de recrutement avec une mise en avant de la marque employeur et une amélioration de l’expérience candidat. L’expérience candidat est devenu un moyen d’attraction de certains talents. Et pour ce faire, les entreprises n’hésitent pas à investir sur leur image de marque et leurs processus d’intégration. En attirant de nombreux candidats, l’entreprise se crée non seulement un vivier mais elle se garantit aussi une réputation de bon employeur. Même si ce n’est pas une garantie pour la qualité des profils, c’est une solution qui tient le coup quand on est en pleine de guerre des talents.
- L’embauche en interne : la mobilité interne est une des alternatives les plus plus privilégiées. Il est plus facile d’accorder des responsabilités supplémentaires à des collaborateurs en interne qui ont déjà fait leurs preuves. L’avantage majeur est que le processus se fait progressivement et on ne craint pas que le collaborateur ne s’intègre pas bien ou parte voir ailleurs à la fin de sa période d’essai. Certaines entreprises font appel à des outils RH pour prendre en main la Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences (ou GPEC) au sein de leur structure. On peut donc surveiller à la fois les besoins de l’entreprise et ceux des collaborateurs.
- Le changement de certaines conditions des contrats de travail : certaines entreprises ont opté pour le passage de contrat en CDD en CDI ou de temps partiel en temps complet. D’autres ont recours à l’intérim ou à la sous-traitance.